Les 3 Bénéfices de la Permaculture appliquée aux organisations
“La permaculture?… Mais c’est de l’agriculture ça?”… Oui, partiellement! En réalité, cette image-la correspond à la partie émergée de l’iceberg, celle dont tout le monde a plus ou moins entendu parlé. Mais alors, de quoi est-il question lorsque nous parlons de permaculture et surtout, quel rapport avec les organisations?
La permaculture: Késako?
La permaculture est une approche systémique développée dès 1974 par Bill Mollison, Chercheur Australien, biologiste, biogéographe et professeur à l’Université de Tasmanie, en collaboration avec David Holmgren. Elle se base sur des apports théoriques (venant de plusieurs disciplines et de différents territoires et époques) ainsi que des observations de terrain. Elle vise à créer et designer des écosystèmes multi-performants tout en y préservant la diversité. Elle est portée par 3 éthiques universelles : Le soin à la Terre, le soin à l’Homme et le partage équitable.
Ces 3 piliers sont reliés les uns aux autres. Toute action, vicieuse ou vertueuse, sur l’un impacte les deux autres. Le schéma-exemple le plus simple est le suivant: apporter du soin à la production agricole permet de cultiver de la nourriture de meilleure qualité, ce qui permet de maintenir l’humanité en bonne santé, en préservant les ressources naturelles et en permettant à chacun cet apport énergétique.
Sur ces fondations, plusieurs principes universels (et biomimétiques) ont vu le jour, directement inspirés du fonctionnement des écosystèmes naturels. Car chaque écosystème offre des conditions idéales à l’épanouissement de différents éléments, à leur mise en relation, à la création et à la transmission d’énergie de manière pérenne.
Le niveau suivant consiste à mettre en place des stratégies, techniques et outils adaptés aux contextes de ces écosystèmes en création pour qu’en leur sein les différents éléments puissent prospérer et s’épanouir, afin d’atteindre la performance globale attendue.
De la nature à l’organisation
Vous l’avez compris, à l’origine, la permaculture était destinée à modeler des espaces naturels pour qu’ils puissent répondre à des besoins énergétiques humains de manière durable et éthique. Mais alors quel est le lien avec les organisations?
Et bien, les organisations sont, elles aussi, des écosystèmes à part entière, faisant partie d’écosystèmes plus grands dans lesquels elles sont imbriquées et dont elles sont dépendantes (et inversement). Ces organisations naissent de la volonté et de la raison d’être de leur(s) dirigeant.e(s). Elles sont composées de différents éléments (les individus) qui endossent différentes fonctions (rôles organisationnels, sociaux ou autres). Des échanges d’énergie y existent (services), car chacun est alternativement client ou fournisseur de ses propres collègues dans son organisation. Leur objectif est de produire de la valeur, tout comme les écosystèmes naturels.
Dans sa conception, la permaculture prend en considération les actions mises en place, mais aussi l’intention globale de créer un équilibre pérenne permettant l’épanouissement des tous les éléments.
Sur cette base revenons donc à nos 3 piliers et appliquons-les aux organisations:
- Le soin à la Terre: il s’agit ici de prendre en compte l’environnement de travail, l’environnement naturel local dans lequel est implanté l’organisation et l’environnement plus global (au niveau terrestre) sur lequel l’organisation a un impact, notamment en étudiant le cycle de vie du produit).
- Le soin à l’Homme: nous parlons ici de la réponse aux besoins fondamentaux humains et de la prévention la santé physique et mentale à la fois des personnes au sein de l’organisation (du dirigeant aux collaborateurs). Plus largement nous y incluons les parties prenantes, dans chacune des interactions et des impacts sociaux de l’organisation, localement ou à l’autre bout du monde.
- Le Partage équitable: avec ce pilier, il est question de répartition équitable des ressources et des richesses, permettant à chaque élément un épanouissement optimal tout en respectant les limites existantes. Encore une fois nous appliquons cela sur différents niveaux: en interne avec une politique de rétribution équitable, localement et plus globalement sur les territoires impactés, notamment en amont, par l’activité de l’organisation. La condition sine qua none de ce partage équitable est la transparence, afin qu’il soit aussi éthique.
L’important étant d’agir de concert et stratégiquement sur les 3 piliers dans l’objectif d’atteindre cet équilibre durable.
Vous les attendiez, voici maintenant les 3 bénéfices de cette approche permaculturelle pour les organisations
les 3 bénéfices de l’approche permaculturelle dans les organisations
- LE SENS
L’humanité, plus que jamais, se retrouve face à de nombreux défis à relever: climatique, sociaux, sociétaux, économiques, sanitaires, technologiques et humains. Nous le voyons avec la véritable quête de sens qui émerge dans les pays industrialisés ou le fait que de plus en plus de personnes se questionnent sur leur impact tout en souhaitant l’ajuster au mieux.
Ainsi appliquer, stratégiquement, la permaculture aux organisations est un moyen d’apporter du sens au travail et dans la société tout en ajustant de manière optimale son impact. Car, comme nous l’avons dit plus haut, la permaculture aborde les sujets de manière systémique avec l’intention d’atteindre un équilibre pérenne entre les piliers.
- LA PERFORMANCE
Mettre en place la permaculture et donc cette intention, au cœur du fonctionnement des organisations, permet naturellement de faire des choix utiles et efficients, de mettre de côté tout ce qui est superflu pour ne se concentrer que sur l’important, ce qui sert cette intention. Tout comme dans la nature… Tous les éléments d’un écosystème y sont utiles, et oui, même les pissenlits ont une fonction 😉. Ainsi, l’organisation devient plus fluide, chacun sait pour quelles raisons il remplit ses engagements.
Par ailleurs, lorsque les individus sont considérés, que leurs besoins fondamentaux sont couverts, qu’ils se sentent importants, compétents et appréciés (à leur juste place, dans l’écosystème), qu’ils trouvent du sens à leur activité et qu’ils peuvent le faire sans contraintes bloquantes, alors ils utilisent leur pleine énergie à la réalisation de leur engagement et atteignent leurs objectifs.
- LA PÉRENNITÉ
Nous l’avons dit, dans le design d’un écosystème permaculturel, il est primordial de maintenir la diversité. Car c’est elle qui amène la résilience de l’écosystème et donc sa pérennité. Ainsi, l’organisation aura tout intérêt à inclure des profils extrêmement variés, à voir les différences comme des forces, à déployer des équipes compatibles avec une organisation du travail qui permet de la réactivité, des méthodes de travail collaboratives qui développent l’intelligence collective. Car tout cela permet de faire face avec créativité aux changements et aux aléas.
En outre, la permaculture, par la réflexion sur le partage des ressources, invite à penser à sa juste consommation, à la fois pour assurer le présent mais aussi et surtout le futur. Dans les deux cas, il s’agit de survie. Elle permet donc une réflexion sur le long terme, tout en apportant une grande flexibilité sur le court terme.
Ces bénéfices en appellent bien évidemment bon nombre d’autres, sous-jacents. Ainsi ce sont bien plus que 3 bénéfices qu’offre la permaculture… Nous aurons l’occasion de les aborder dans de prochains articles.
Et lorsque nous parlons d’organisation, nous parlons d’entreprises, d’associations, de groupes de travail, d’équipes, dans la sphère professionnelle ou privée, sur des projets collectifs ou individuels. Vous l’aurez compris cela peut se décliner à l’infini. Ainsi, la permaculture dans les organisations ne se limite pas à un carré de verdure!
Alors, que pensez-vous de la permaculture dans les organisations? Envie de tester?
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Crédit photo: Paul Hanaoka